Le 12 décembre 2025, à l’occasion des 10 ans de l’Accord de Paris, la filière événementielle s’est réunie au CNIT Forest (La Défense) pour célébrer son engagement et réfléchir collectivement à l’avenir de l’événement responsable. Un rendez-vous riche en échanges, anecdotes et perspectives, organisé par le C3D, le Synpase, la Climate House, l’Union des Marques et Freelances de l’Événementiel, avec le soutien de Viparis, Novelty, Magnum, Green Événements, Climeet et Prélude.
Quand Versailles n’était pas une option
Saviez-vous que la COP21 aurait pu se tenir à Versailles ? Pas exactement le symbole de la sobriété… En 2013, Pierre Henri Guignard, alors secrétaire général de la COP21, avait pour mission d’organiser une conférence à la fois élégante et raisonnable. Très vite, Versailles a été écarté au profit de Viparis Le Bourget, un lieu pensé pour rester sobre, recentrer l’attention sur l’essentiel et privilégier la qualité des débats.
Cette anecdote, partagée lors de la rencontre, illustre parfaitement le questionnement toujours d’actualité : comment organiser des événements à grande échelle sans renoncer à la responsabilité environnementale ?
Dix ans de progrès… mais pas encore suffisants
Depuis l’Accord de Paris, la filière événementielle a beaucoup évolué. Les avancées sont concrètes : structuration des démarches, outils de mesure, éco-conception, mutualisation, retours d’expérience… Ces progrès sont tangibles et prometteurs.
Pourtant, le diagnostic reste lucide : ces efforts restent insuffisants face aux enjeux climatiques et environnementaux. L’objectif de cette matinée n’était pas de produire des engagements de principe, mais de :
- Analyser ce qui a réellement fonctionné depuis 2015,
- Identifier les freins persistants, opérationnels comme structurels,
- Ouvrir des pistes de travail collectives pour les dix prochaines années.
La force du collectif
Ce qui ressort surtout, c’est la puissance du collectif. Depuis la COP21, de nombreux acteurs ont structuré des cadres, des outils, des formations, des labels et des chartes pour poser les bases d’un événementiel plus responsable. Parmi eux :
- Claire Schwartz (C3D) et son guide pour faire rayonner les engagements RSE via les événements lien
- Sophie Roosen (Union des Marques) et le programme FAIRe lien
- Stanislas Surun (Synpase) avec le label PrestaDD lien
- Ophélie Houtart de Wasseige pour les formations portées par les Freelances de l’Événementiel lien
- Serge Orru (Ville de Paris) et sa charte des événements écoresponsables lien
La dynamique est enclenchée, mais elle doit désormais se traduire par des arbitrages clairs, des coopérations renforcées et des résultats mesurables.
Imaginer les dix prochaines années
La rencontre a aussi permis d’ouvrir la réflexion sur l’avenir : comment faire de l’événement un levier d’action collective à la hauteur des défis environnementaux et sociétaux ?
Les prochaines étapes porteront notamment sur :
- La place de l’événement culturel et l’importance des nouveaux récits (Alice Audouin, Art for Change 21),
- Le lien avec la communication responsable (Gilles Berhault, Benoît Desveaux),
- Le travail sur les solutions concrètes (Marie Floquet, DG des Canaux).
Les événements ont un rôle immense : ils rassemblent, transmettent et façonnent des récits. Il nous appartient d’en faire un levier à la hauteur des enjeux de notre temps.
Et après ?
Dans la continuité de cette rencontre, une tribune collective sera publiée début 2026 avec Pierre Henri Guignard : « L’esprit COP21 : vers l’événement durable de demain ». Elle offrira à toutes et tous la possibilité de devenir signataires et de participer à cette dynamique collective.
La suite s’écrit ensemble. Et si la prochaine décennie voyait l’événementiel devenir un véritable moteur d’action pour le climat et la société ?