Les changements climatiques représentent une urgence mondiale qui transcende les frontières nationales, nécessitant des solutions coordonnées à tous les niveaux et une coopération internationale pour permettre une transition vers une économie bas-carbone.
Pour répondre à cette crise et ses impacts négatifs, les dirigeants mondiaux réunis à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris ont réalisé une avancée majeure le 12 décembre 2015 en adoptant l'historique Accord de Paris.
Que contient précisément l'accord de Paris ? Quels sont ses objectifs principaux ? Comment est-il structuré et mis en œuvre ? A-t-il conduit à des avancées notables dans la lutte contre le changement climatique ?
Réponses dans cet article.
L'Accord de Paris est le traité international visant à limiter la hausse de la température mondiale à un niveau bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts pour limiter cette hausse à 1,5°C. Adopté en 2015 lors de la COP21 à Paris, cet accord est le premier à être juridiquement contraignant et à rassembler 194 parties signataires.
👉 Les 194 Parties désignent 193 États auxquels vient s'ajouter l'Union européenne.
Aujourd’hui, l'objectif de 2°C est devenu une référence clé pour évaluer les progrès mondiaux dans la lutte contre le changement climatique.
Il est important de souligner que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC) a très tôt alerté sur les risques de dépasser le seuil de +1,5°C. En effet, franchir ce seuil pourrait entraîner des changements climatiques majeurs, tels que des canicules, des sécheresses et diverses catastrophes naturelles.
Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, nos émissions de gaz à effet de serre (GES) devraient culminer au plus tard en 2025, puis diminuer de 43 % d'ici 2030. À plus long terme, il faudrait atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Officiellement, les pays signataires de l'accord de Paris s'engagent à contenir la hausse des températures en dessous de +2°C, tout en poursuivant leurs efforts pour ne pas dépasser +1,5°C.
En France, l'accord de Paris a été mis en œuvre en 2017, par le biais du Plan Climat instauré par le ministre de la Transition écologique et solidaire de l'époque, Nicolas Hulot.
L'Accord de Paris a trois objectifs principaux :
Le saviez-vous ? Il a fallu 6 ans pour finaliser l'accord de Paris. En effet, le règlement de l'accord de Paris, qui précise les modalités de mise en œuvre, a été publié en décembre 2018 lors de la COP24, puis validé en novembre 2021 lors de la COP26.
L'accord de Paris fonctionne sur un cycle quinquennal, au cours duquel les pays mènent des actions climatiques toujours plus ambitieuses. Tous les cinq ans, chaque pays doit présenter un plan d’action national révisé, appelé « contribution déterminée au niveau national » (CDN).
Dans leur CDN, les pays détaillent les mesures qu’ils prendront pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin d'atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris. Ils y communiquent également les actions prévues pour renforcer leur résilience et s’adapter aux effets de la hausse des températures.
Pour mieux encadrer les efforts vers l’objectif à long terme, les pays sont invités, en vertu de l'accord de Paris, à formuler et communiquer des stratégies de développement à long terme à faibles émissions de gaz à effet de serre (LT-LEDS). Contrairement aux CDN, celles-ci ne sont pas obligatoires.
En 2023, le premier « bilan mondial » évalue les progrès réalisés par rapport aux objectifs de l'accord de Paris. Ce processus encourage davantage les pays à prendre des mesures climatiques ambitieuses pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré Celsius.
En dernier lieu, le Cadre de Transparence Renforcée instauré par l'Accord de Paris stipule que tous les pays signataires doivent désormais rendre compte de manière plus transparente des mesures prises et des progrès réalisés sur leur territoire en matière d'atténuation, d'adaptation ainsi que du soutien fourni ou reçu, à partir de l'année 2024.
L'Accord de Paris établit un cadre pour le soutien financier, technique et de renforcement des capacités aux pays nécessiteux.
L'Accord de Paris réaffirme que les pays développés doivent prendre l'initiative de fournir une aide financière aux pays moins industrialisés et plus vulnérables, tout en encourageant pour la première fois les contributions volontaires des autres parties. Le financement climatique est essentiel :
L'Accord de Paris promeut une vision de développement et de transfert de technologies entre pays. L'idée étant que les Etats soient solidaires les uns des autres.
Les pays en développement sont confrontés à des défis considérables dans leur capacité à répondre au changement climatique. C'est pourquoi l'Accord de Paris accorde une grande importance au renforcement des capacités climatiques dans ces pays. Ce renforcement des capacités doit être initié par les pays développés, généralement mieux dotés.
Lors de la COP28, un point crucial a été le premier bilan mondial de l'accord de Paris, évaluant les progrès accomplis vers les objectifs climatiques fixés par l'accord.
En réponse, les parties se sont engagées à présenter leurs plans climatiques actualisés pour 2035 d'ici la COP30, en les alignant sur l'objectif de 1,5 °C en se basant sur les meilleures données scientifiques disponibles et les résultats du bilan mondial de 2023.